Retraites : une désindexation qui ne porte pas son nom !

Le 11 novembre, une annonce d'un parlementaire, non contredite par le gouvernement, prévoit une revalorisation de toutes les retraites à partir du 1er janvier 2025, alors même que le PLFSS pour l’année n’a pas terminé son circuit parlementaire. Cette mesure s'oppose au projet initial de reporter au 1er juillet 2025 la revalorisation des pensions.

A première vue, l’annonce peut sembler conforme aux revendications de notre organisation syndicale. Cependant, elle cache une réalité bien différente. Si elle est intégrée dans le PLFSS 2025 par le gouvernement, la proposition remplacerait alors le report de la revalorisation des pensions par une désindexation partielle. En effet, les pensions de base et des régimes alignés seraient revalorisées à hauteur de la moitié de l’inflation, soit environ 0,9 %, contre 1,8% si les règles actuelles étaient appliquées. Une revalorisation supplémentaire serait accordée aux petites retraites inférieures au SMIC en juillet 2025.

Pour rappel, de 2017 à 2022, les pensions de retraites ont déjà connu une perte de pouvoir d’achat de 3,2%

Pour l’UNSA, cette mesure constitue une nouvelle désindexation qui ne porte pas son nom. Elle est inacceptable car elle touchera la totalité des pensions de base et des régimes alignés. A l’inverse du compromis trouvé mi-octobre par l’ARGIC-ARRCO avec une revalorisation de 1,6% des pensions complémentaires, cette mesure si elle est adoptée continuerait d’accentuer les discriminations entre le secteur privé -bénéficiaire de l’AGIRC-ARRCO- et le secteur public, sans régime complémentaire.

Elle aggraverait également les inégalités entre les retraités non-cadres, pour lesquels 2/3 de leur pension sont issus du régime de base, et les cadres, dont seulement 1/3 de leur pension provient du régime de base.

En outre, la deuxième mesure de revalorisation pour les retraites inférieures au SMIC pourrait créer un effet de seuil. Des retraités juste au-dessus de ce seuil ne bénéficieraient pas de la mesure, et leur pension après mesure seraient inférieure à celle de retraités, juste en dessous du seuil. C’est peut- être marginal en termes de nombre de personnes concernées, mais c’est inéquitable !

Ne pas tronquer la réalité d'une population qui souffre également ! 

Rappelons que depuis 2019, le taux de retraités sous le seuil de pauvreté est passé de 9.5% à 10%, soit environ 100 000 retraités pauvres de plus.

Rappelons que la retraite moyenne fin 2022 s’élevait à 1512 euros, celle des nouveaux retraités à 1425 euros (moins que le SMIC actuel), soit une baisse de 87€ par mois, 1044 euros par an !

L’UNSA réaffirme que d’autres solutions plus justes existent pour équilibrer le budget de la Sécurité sociale et maintenir les revalorisations sans affecter les pensions de retraites : majorer progressivement les cotisations employeurs ou encore augmenter les impôts des grandes entreprises ou sur les hauts revenus.

L’UNSA rappelle enfin que l’ancien gouvernement avait justifié sa réforme des retraites en prétendant défendre les pensionnés les plus modestes par la hausse de leurs pensions. Cette promesse, belle et bien enterrée, confirme une nouvelle fois l’injustice de la réforme.

 

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