L'évolution de la GIPA confirme le décrochage du niveau de rémunération !

L’indemnité de garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) a été créée en 2008 afin de maintenir le niveau de rémunération des agents lorsque leur traitement indiciaire brut a évolué moins vite que l’indice des prix à la consommation sur une période de référence de quatre ans. Elle est versée automatiquement et en une seule fois (en novembre) aux agents bénéficiaires.

Cependant, l'analyse de ce mécanisme, dont l'utilité est reconnue, révèle les conséquences désastreuses de la politique salariale appliquée depuis 2017.

D'après la DGAFP, voici le coût du dispositif dans la Fonction publique d'Etat depuis 2017 : 


 

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

coût (en M€)

21,6

0,8

9,9

14,7

13,9

56,2

129,4

nombre de bénéficiaires

55 393

8 135

33 629

42 800

25 883

101 008

197 550

montant moyen (MM)

389€

102€

294€

343€

535€

556€

653€

MM catégorie A

402€

96€

318€

420€

701€

951€

875€

MM catégorie B

134€

389€

100€

218€

250€

371€

485€

MM catégorie C

291€

120€

220€

154€

193€

252€

381€

Pour mémoire, voici les principales mesures salariales mises en place depuis 2017 :

  • En 2017, augmentation du point d'indice de 0,6%
  • En 2018, dernière année pleine de PPCR.
  • En 2022, augmentation du point d'indice de 3,5%
  • En 2023, augmentation du point d'indice de 1,5%

Sur la même période de référence (2017-2023) l'inflation a progressé de 17,5%

Ainsi, l'évolution de la GIPA montre parfaitement les effets que nous dénonçons sur la politique salariale :

  • il y avait 55 393 bénéficiaires de la GIPA dans la FPE en 2017 ;

  • il y a eu 197 550 bénéficiaires de la GIPA dans la FPE en 2023 ;

En 6 ans, il y a donc 3,5 fois plus de bénéficiaires de la GIPA, avec des montants moyens qui ont quasi doublé..., sauf pour la catégorie C, celle pour laquelle le minimum de traitement et les grilles ont globalement suivi la progression du SMIC.

 


Le Premier ministre avait déclaré dans son discours de politique générale son intention de "désmicardiser" la France, ce qui est en contradiction directe avec les actions actuellement menées par son gouvernement concernant la Fonction publique.

Depuis plusieurs mois, l'UNSA Douanes demande la création d'un groupe de travail consacré au régime indemnitaire général des douaniers. Dans la situation actuelle, nous critiquons vivement la négligence des mesures financières destinées aux gabelous.

Cependant, le plus difficile est à prévoir avec la réforme annoncée de la Fonction publique. Nous devons nous préparer à un automne de résilience pour éviter qu'il ne se transforme en un automne de tourments.


 

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