Après plusieurs réunions sous ce format, l’UNSA Fonction publique constate que le dialogue instauré fonctionne à sens unique. Les Syndicats interrogent et proposent. Le gouvernement décide mais ne soumet pas les textes à concertation, n’entend pas les propositions ou les demandes. Dommage, le monde de demain n’est pas encore là !
Les informations à retenir de l’audioconférence du 6 mai 2020 entre Olivier Dussopt, Secrétaire d’État, et les organisations syndicales représentatives de la fonction publique :
Surprise ?
Le décret « primes exceptionnelles » pour la FPE et la PFT est signé ! Nous n’en connaissons pas la teneur précise. Il ne nous a pas été présenté, contrairement à ce qui pouvait être imaginé après la précédente audioconférence.
Pour la FPH, le dispositif est également arrêté.
L’explication donnée par le Secrétaire d’Etat pour ne pas consulter les organisations syndicales est le fait qu’il s’agit d’une prime qui ne modifie pas l’architecture actuelle des rémunérations !
L’UNSA Douanes juge cette méthode incompréhensible en cette période !
La reconnaissance du covid-19 comme maladie professionnelle imputable au service: sujet toujours en attente d’arbitrage. L'’UNSA Fonction Publique le réclame depuis mars pour les agents des trois versants. Le ministre a su faire preuve de davantage de célérité dans le traitement de dossiers, bien moins à l'avantage des agents...
Matériel et équipement :
Le Secrétaire d’Etat a rappelé que l’Etat procède à des achats très importants et organise la distribution. Chaque agent pourra demander à disposer de masques mêmes si ses fonctions ne le nécessitent pas. Nous y veillerons !
Pour le déconfinement à partir du 11 mai
• Pas ou peu d’impact de la couleur du département pour les services publics et pour la fonction publique. Seule l’ouverture des collèges et des jardins publics est impactée.
• Les repas servis ne pourront l’être que sous forme de paniers repas. Les frais de mission repas seront poursuivis là où les repas ne pourraient être servis dans la cadre d’un Restaurant Administratif.
Jours de congé :
Pas de nouvelle ordonnance sur ce sujet du fait de la prolongation de l’état d’urgence.
La date de fin d’application pour les jours de congé imposés par les employeurs dans le cadre du télétravail semble être fixée dans le nouveau projet de loi au 31 mai 2020.
Les congé bonifiés 2020 seront reportés sur les années ultérieures. Les voyages de l’été 2020 seront limités aux déplacements prioritaires et contraints avec des périodes de quatorzaine.
Garde d’enfants :
Deux périodes avant et après le 1er juin :
• Avant : entre le 11 mai et le 1er juin, il s’agit d’une période intermédiaire, les ASA sont maintenues « quel que soit le fait générateur » ! L’attestation de non-scolarisation ne serait pas demandée, permettant aux parents de choisir. Nous notons une légère inflexion concernant cette première période car il n'est plus question de produire une attestation.
• A partir du 1er juin, une attestation de non-scolarisation remise par l’école ou la commune selon un modèle type permettrait en cas d’impossibilité de scolarisation d’être en ASA. Si l’agent fait le choix personnel de garder son ou ses enfants, il devra prendre des congés ou des RTT. Nous avons déjà commenté cette mesure dans le compte-rendu du 7 mai sur le PRA de la DGDDI.
Agent dit vulnérable face au Covid-19 :
• Il reste en télétravail ou en ASA, le retour en présentiel s’envisagera quand la situation se sera améliorée.
• Il ne reprend son poste que là où c’est possible.
• Il pourra prendre contact avec son médecin traitant pour obtenir un certificat d’isolement.
• L’UNSA a demandé au ministre de préciser la doctrine concernant les agents atteints par le COVID 19 et considérés comme guéris sur leurs conditions de reprise.
Action sociale interministérielle :
L’UNSA Fonction publique a renouvelé ses demandes urgentes quant à la restauration, le logement et la garde d’enfants lors de la réunion portant sur l’Action sociale interministérielle (ASI) du 6 mai. L’UNSA estime que son budget doit être préservé et ne pas servir à d’autres missions. L’action sociale interministérielle demeure un levier indispensable pour accompagner les personnels en cette période de crise sanitaire.
L’UNSA Fonction Publique a rappelé ses urgences :
- Le Chèque Emploi Service Universel garde d’enfants 0-6 ans doit être déplafonné pour la dernière tranche. Nous demandons une aide exceptionnelle de 300 € pour garde d’enfants pour les agents en première ligne cette année, y compris pour les 6-12 ans,
- Le barème des chèques vacances doit être revu à la hausse pour les tranches et l’abondement, une épargne courte de deux mois doit être possible cette année,
- La restauration collective, que ce soit en restaurants interadministratif ou administratif, doit être accessible, pour les agents qui vont reprendre en présentiel, dans les conditions sanitaires recommandées. Les agents n’ont pas à éponger le surcoût lié à un fonctionnement en mode dit dégradé (plateau à emporter, repas froid, moindre fréquentation,...)
- Le logement temporaire ou d’urgence doit devenir une politique forte de soutien aux agents. Les difficultés de recherche de logement en cas de mutation ou de sortie d’école sont fortes cette année, les risques de violence conjugales ou familiales sont amplifiés par le confinement.
- Les crédits liés aux actions locales des SRIAS doivent être reportés et non annulés.
Pour l’UNSA Fonction Publique, les réponses de l’ASI devront s’adapter aux difficultés et aux besoins des agents. Le budget de l’ASI n’a pas vocation à servir de variable d’ajustement budgétaire.
Forfait mobilité "vélo" :
Le gouvernement annonce qu’il avance la date d’application du forfait mobilité vélo, de 200 € au plus. Il entrera en vigueur le 11 mai.
L’UNSA Fonction pourrait s’en réjouir s’il n’était pas « une fausse bonne idée ». Que penser de ce forfait qui remplace la prise en charge des frais de transport en commun, les deux n’étant pas cumulables, et qui est limité à 200 € ?
Plans de reprise d’activité et CHSCT
Surprise, dans les textes, le PRA n’existe pas… ce qui a pour conséquence de ne pas rendre obligatoire la consultation pour avis d’un CHSCT ou d’un CT ! Tout les prétextes sont bons pour s'exonérer du dialogue social. Au cas présent, c'est déplorable puisqu'il s'agit de ne pas abordé les mesures d'hygiène et de sécurité face au coronavirus pour la reprise du travail.
L’UNSA ne partage pas cette analyse car la loi prévoit expressément la consultation obligatoire des CT et CHSCT pour toutes mesures d’organisation des services et notamment quand la mesure porte sur des questions de santé.
Cette position est contraire au « bon sens » car la reprise progressive d’activité n’est qu’une étape intermédiaire qui doit se faire avec les agents, c’est la condition de sa réussite !
C’est ainsi que le dialogue social annoncé par le Premier ministre, souhaité par l’UNSA Fonction publique, seul moyen pour construire une reprise de l’activité dans la confiance, est mené. Cette réflexion a un goût amer.
L’UNSA Fonction Publique la dénonce d’ores et déjà avec force !