La situation en Grande-Bretagne
La presse étrangère nous apprend ce soir que : Le Premier ministre britannique Boris Johnson a décrété lundi un confinement de la population du Royaume-Uni pour au moins trois semaines afin de freiner la propagation de la pandémie de nouveau coronavirus.
Cette mesure s’applique dès ce lundi soir et sont quasi les mêmes qu'en France : les Britanniques ne seront autorisés à sortir de chez eux que pour des cas très limités comme faire ses courses, aller travailler, se faire soigner ou faire de l’exercice une fois par jour.
Les rassemblements de plus de deux personnes sont interdits et tous les magasins de biens non essentiels, ainsi que les lieux de cultes, sont fermés au public.
La police sera chargée d’appliquer ces dispositions et pourra sanctionner les contrevenants par des amendes.
« À partir de ce soir, je veux donner aux Britanniques une instruction très simple : vous devez rester chez vous », a déclaré Boris Johnson, décrivant le virus comme « la menace la plus importante à laquelle ce pays a été confronté depuis des décennies ».
C'est un revirement complet dans l'approche de la pandémie du Coronavirus qui devrait, nous l'espérons, apporter une réponse aux agents de la PAF et de la DGDDI amenés à contrôler les flux de voyageurs en provenance du Royaume-Uni.
Nous déplorons toutefois que notre propre gouvernement n'est pas pris des mesures plus efficaces visant à fermer cette frontière depuis plusieurs jours déjà (à lire ici)
De grandes disparités aussi dans les directions départementales interministérielles (DDI)
Pendant que les mesures en douane avancent doucement mais de manière dispersée selon les directions, d'autres services de l'Etat sont en proie aux mêmes genres d'atermoiements. Pour sa part, l'UNSA réagit sur tous les fronts de façon à bien agir de concert dans tous les secteurs professionnels.
Un CSHCT des DDI exceptionnel s’est tenu à la demande des organisations syndicales mercredi 18 mars 2020. Seul point à l’ordre du jour : la crise sanitaire liée au Covid-19. Une partie des agents publics affectés en DDI sont en première ligne.
Pour l’UNSA, il y a parfois un fossé entre les nécessités du terrain et les recommandations de l’Administration. Elle a demandé qu’une instruction spécifique, rappelant les obligations des employeurs, soit adressée aux DDI.
L’Administration, assistée par des médecins chargés de la lutte contre l’épidémie ou de la prévention dans les ministères, a rappelé que le virus se transmet de façon manu-portée c’est-à-dire par la un contact direct avec une personne contaminée. La contamination est aussi inter-humaine par l’intermédiaire de gouttelettes. Les mesures barrières qui ont été édictées doivent être appliquées et sont alors suffisantes. Les équipements de protection individuels sont superflus dès lors que l’agent n’est pas positif au Covid-19. L’absence de gel n’est pas un problème (dans les bureaux !) car l’eau et le savon sont tout aussi efficaces.
Les DDI ont élaboré puis mis en oeuvre leurs propres PCA.
L’UNSA a constaté que les mesures prises suite aux annonces gouvernementales par les différentes directions sont hétérogènes et parfois en inadéquation avec les PCA. Certaines structures imposent par exemple un quota/pourcentage de personnes en présentiel quand d’autres obligent la majeure partie de leurs collaborateurs à se mettre en autorisation spéciale d’absence.
L’UNSA a fait part de son inquiétude face à cette disparité de prise en compte par l’employeur de son obligation de prévention et de garantie de santé des agents :
- Les mesures de protection individuelle pour les agents travaillant en équipe ou en contact avec le public ou encore les agents devant assurer la continuité de service doivent être réellement déployées.
- Le maintien et le renforcement des opérations de nettoyage des locaux sont aussi des impératifs.
- Les CHSCT locaux doivent être consultés pour la mise en œuvre de ces PCA et les mesures de protection des agents ou d’organisation du travail.
L'UNSA écrit au Premier ministre
Dans un courrier adressé ce jour à Edouard Philippe, l'UNSA interpelle le gouvernement sur différents points liés à la crise sanitaire actuelle. Dans ce même esprit, il est important pour l'UNSA douanes de rappeler que :
- Des agents travaillent sans masque ou avec des protections de fortune. Les livraisons annoncées peinent à parvenir jusqu’à ces personnels. Les réponses apportées sur les délais d’approvisionnement en provenance de Chine nous paraissent insuffisantes, dans un contexte de pandémie mondiale qui risque de durer. Pour l’UNSA ,il faut dès aujourd’hui amplifier davantage la fabrication de masques en France et/ou en Europe pour garantir notre autonomie dans la crise sanitaire en mobilisant les industries textiles.
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Les mesures de protections sont à géométrie variable pour les agents recevant ou étant en contact avec du public. Dans ce contexte, l’UNSA demande que des procédures de protections sanitaires des salarié·es et des usagers s’imposent aux directions avec un renforcement des contrôles. Ces personnels ont une mission d’intérêt général qu’il convient de reconnaître.
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L’UNSA prend ses responsabilités face à la situation d’urgence sanitaire. Nous accompagnons nos sections et encourageons à la mise en place de dialogue social dans les directions régionales pour aider à solutionner les problèmes qui se posent. Si la question de l’utilisation des congés et des comptes épargne temps pendant cette période doit être discutée suite à la modification de la loi, cela ne peut se faire que dans le cadre du dialogue social avec les représentants du personnel tant sur l’opportunité des mesures à prendre, que sur les compensations à prévoir si nécessaire. En outre, les mesures à venir ne doivent pas reposées uniquement sur des agents qui auront, pour nombre d'entre eux, déjà participé aux efforts nécessaires à la continuité de l'action publique !
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Ainsi, quand le secrétaire d'Etat, Olivier Dusspot, explique à nos représentants à Bercy vendredi dernier que la prime de 1000€ aux personnels présents au travail pour assuer la continuité du service n'est accessible que pour le privé car les fonctionnaires ont leur salaire garanit à 100%, ça nous agace ! C'est un contre-sens par rapport aux annonces encourageant les entreprises à l’accorder.
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Par contre, les ordonnances en cours de rédaction pourraient permettre de retenir des jours de congés et/ou de RTT aux fonctionnaires comme dans le secteur privé, pour égalité de traitement nous assaine-t-il ! Et ben voyons ! A mettre en perspective avec la mesure 1000€ qui elle, peut ne pas être une mesure d'égalité. Comme pour la carence, il nous faudra nous battre pour obtenir ces mesures égalitaires. L'UNSA Douanes menera ces combats-là également.