Ce vendredi, la douane a de nouveau été le réceptacle de la colère d’une partie de la population. Après Pointe-à-Pitre en 2021, plus récemment Avignon et Marne-la-Vallée en 2023, c’est à Nîmes que des incidents sont encore survenus, en marge du mouvement des agriculteurs.
Si la communauté douanière s’est bien mobilisée pour soutenir les collègues, le gouvernement s’est au contraire fait remarquer par son silence assourdissant...
De nombreux médias s'en sont fait l'écho. Après le lisier lors de précédentes manifestations, cette fois c’est un incendie volontaire qui a ravagé les locaux du bâtiment regroupant les services CO et SU de Nîmes. Là encore, nous avons été profondément choqués par les images de dégradation. Notre priorité était donc la prise en charge des personnels impactés.
Nos militants locaux se sont mobilisés tout le week-end pour apporter leur soutien nécessaire aux collègues, s’assurer de la mise en place d'un accompagnement psychologique et veiller aux conditions de reprise d'activité en toute sécurité (lire leur communiqué ici). Les militants de l'UNSA Douanes Occitanie, dans le cadre d’une visite de FS, ont pu s’entretenir dès hier avec certains collègues présents et constater les dégâts. Ils seront sur place à nouveau demain, pour rencontrer d’autres collègues. Nous resterons pleinement disponibles pour les aider dans les démarches à venir.
Au-delà de ce soutien, nous pouvons noter la présence de nos dirigeants pour mettre en œuvre l’accompagnement attendu. Le préfet du Gard, présent ce vendredi soir, a quant à lui condamné les exactions et apporté son soutien aux personnels des douanes : « Je condamne avec la plus grande fermeté ces graves dégradations. Une enquête est en cours pour identifier les auteurs. »
Par contre, nous n’avons trouvé aucun soutien affiché par le Ministre de l’Économie Bruno LEMAIRE, pas plus que du Premier ministre, Gabriel ATTALpas plus que du Premier ministre, Gabriel ATTAL (il était encore notre ministre de tutelle à l’été), et encore moins venant du Ministre de l’Intérieur, Gérald DARMANIN, qui déclarait la veille des incidents (au sujet de l’encadrement du mouvement) : « Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers et aux gendarmes ? Est-ce qu’ils s’en prennent aux bâtiments publics ? Est-ce qu’ils mettent le feu aux bâtiments publics ? Ce n’est pas le cas. » Visiblement, s’en prendre à un bâtiment public des douanes à peu d’importance aux yeux de notre ancien ministre…
Encore une fois, nous faisons le constat d’un abandon plein et entier du pouvoir politique, qui a visiblement d'autres préoccupations que celle d’afficher un soutien aux douanières et aux douaniers. Ces mêmes douaniers qui d’ailleurs devraient être un rempart face aux importations non conformes de produits agricoles venant des pays tiers. Seulement voilà, le libre-échange n’aime pas beaucoup les barrières douanières, c’est bien connu.
Parmi les difficultés régulièrement mises en avant par le gouvernement, il y a les normes. Pendant ce temps, il n’a pas à répondre de ses responsabilités. Pour autant, le problème vient-il avant tout des normes ou du manque de leur contrôle aux frontières ?
Pendant que Darmanin recrute des policiers à tour de bras pour étouffer (presque) toute forme de contestation, Lemaire brade la douane : cinq emplois de douaniers disparaissent chaque semaine depuis 2020 ! Sans véritable protection aux frontières, le monde agricole, tout comme d’autres secteurs d’activité, ne sera jamais sur un pied d’égalité face aux importations étrangères. Ne l’oubliez jamais !
Dans le cadre de ce mouvement, il y a un événement autrement plus tragique qui a profondément touché le monde syndical. Nous avons en tête l’accident survenu mardi dernier à Pamiers, faisant deux morts et un blessé grave en marge des manifestations. Leur action était déterminée mais porteuse d’aucune violence. Nos pensées solidaires vont envers la famille et les proches des victimes.