Face à une inflation galopante qui, selon les économistes, devrait atteindre +2,5%, en 2021 et due en grande partie à la hausse vertigineuse des prix de l'énergie et des produits alimentaires de base, les fins de mois sont de plus en plus difficiles pour les fonctionnaires.
Le gouvernement sort l'artillerie lourde !!! (sic)
À défaut d'une véritable politique de revalorisation globale des salaires de la fonction publique, le gouvernement poursuit son saupoudrage. C'est devenu la marque de fabrique sous ce dernier quinquennat, un dispositif bien rôdé, à savoir celui de la prime en format « one shot » !
Celle-ci s'intitule « indemnité inflation » et son montant sera de 100€. Selon le gouvernement, 38 millions de français sont concernés. Parmi eux, on compte 1 million d’agents de la fonction publique d’État. Waouh, enfin un bel effort pour soutenir le pouvoir d'achat nous direz-vous ?
Sauf que, à bien y regarder...
- si nous rapportons cette somme sur 12 mois, ça fait une augmentation mensuelle 8,33 euros sur 1 an ;
- si nous envisageons que cette somme sera bien destinée à payer les factures d'énergie, les taxes restant inchangées, vous rendrez d'une main, une bonne partie (30 à 40 %) de ce que le gouvernement vous a donné dans l'autre !
- cela n'a aucun effet durable sur l'inflation qui continuera de pénaliser le budget des ménages.
Le gouvernement fait dans l'exclusion, encore une fois !
Cette indemnité sera versée aux salariés, aux retraités, aux étudiants et aux apprentis, sous couvert d'un plafond de ressources fixé à 2 000 euros nets mensuels.
Pour les agents publics actifs, les revenus seront comptabilisés par l'employeur du 1er janvier 2021 au 31 octobre. Ils ne devront pas dépasser 26 000€ bruts, primes et indemnités incluses.
L'inflation et la hausse des prix touchent tout le monde, mais les « autres », nantis par définition du gouvernement, n'ont qu'à se taire et subir les coups de com' d'un gouvernement en pré-campagne pour son président.
Un versement au 1er janvier 2022
Aucune démarche n'est à faire, si vous êtes éligible, elle sera versée en janvier 2022 automatiquement. Les agents à temps partiel ne verront pas cette indemnité calculée au prorata de leur temps de travail. Les agents en congés pour raison de santé, en congés parental, de proches aidant, etc. percevront également cette indemnité. En dehors des conditions de revenus, ils n'y a pas de règle particulière liée à l'utilisation d'un système de chauffage ou d'un véhicule thermique.
Pendant ce temps, d'autres se gavent !
Mais pendant ce temps, les prix grimpent... Peut être que le gouvernement aurait pu bloquer les prix, voire diminuer les taxes, mais là c'est une autre histoire. Il faut du courage pour s'attaquer aux pénuries déguisées des matières premières, orchestrées par certains grands groupes.
Pendant que le CAC 40 bat des records historiques, que les bénéfices des plus grands groupes français progressent de 15 à 60 % (et même 300 % pour certains secteurs), que « la reprise est bien là » comme se félicite notre ministre dans les médias, il est encore nécessaire d'aider des dizaines de millions de français face à l'inflation galopante.
A quand des mesures durables ?
Nous n'allons certainement pas stigmatiser les populations aidées, et ces 100 euros seront bien sûr une (petite) bouffée d'air pour leur budget de fin d'année.
Mais ce ne sont pas des mesurettes de ce type que nous attendons de la part de nos dirigeants, mais bel et bien un effort supplémentaire de redistribution et de partage des richesses produites en France, au profit de tous les consommateurs, actifs ou retraités, et notamment des fonctionnaires qui n'ont reçu que 1,2% d’augmentation en 11 ans, soit 0,12% par an.
Pour l’UNSA Fonction Publique, c’est l’augmentation de la valeur du point d’indice qui devrait garantir le pouvoir d’achat de tous les agents publics.