Dans le cadre d’un GT de la Formation Spécialisée, organisé le 27 mai, l’administration, très sérieusement, a déroulé sa feuille de route pour l’introduction des drones dans nos missions douanières. Au menu : drones en phase expérimentale (enfin ! Une première instruction cadre était parue en 2020...) et tout cela sans jamais oublier de dire que « tout est sous contrôle ! »
Objectifs déclarés par l’administration :
- Renforcer l’appui opérationnel grâce aux drones : observation ciblée, sécurisation de missions, complémentarité avec l’aérien classique.
- Garantir un usage sécurisé : missions cadrées, traçabilité du système via « SI OCEAN », analyse de risque systématique.
- Respect des données : traitement encadré, confidentialité assurée (sauf si ça bug...).
- Cadre juridique structuré : chaînes de responsabilité claires, conformité à la sécurité aéronautique d’État.
- Formation des télé-pilotes : en deux phases, avec validation nationale, mais sans une véritable reconnaissance statutaire définie à ce stade.
Objectifs reconnus par l’alliance UNSA/CGC :
- Le drone à la douane n’a visiblement pas encore trouvé son nid. Beaucoup de choses sont encore : « en cours », « à l’étude » ou « conditionnées à l’expérimentation ».
- Les agents attendent : reconnaissance professionnelle, valorisation du métier, adaptation RH.
- Le Centre d’expertise drone forme, conseille, mais ne décide pas.
Pour l’alliance UNSA/CGC Douanes : une technologie sans humains, c’est une fiction !
Les drones ne volent pas tout seuls… et surtout, ils ne résolvent pas tout. Si la technologie est utile, l’humain reste au cœur du dispositif. L’UNSA Douanes et la CGC Douanes se veulent pragmatique et exigeant sur ce point : la sécurité des agents et la qualité des conditions de travail ne doivent jamais passer à la trappe au profit de la technologie. L’articulation des différents moyens opérationnels doit rester à la main du chef d’équipe.
→ Fiabilité et maintenance : un drone en panne, ce n’est pas un gadget cassé !
La fiabilité du matériel est un vrai enjeu. Nous exigeons l’achat de matériel de qualité, même si le coût est supérieur, un contrat de maintenance à la hauteur, et enfin, une vraie politique de retour d’expérience. Il faut prévoir également des zones de stockages techniques sécurisés destinés à ces matériels de plus en plus onéreux.
→ Effectifs et ergonomie : un drone, ça ne remplace pas un collègue
L’UNSA Douanes et la CGC Douanes réclament un dimensionnement adapté des effectifs et une reconnaissance indemnitaire adaptée. Pour cela, une évaluation d’impact RH doit être systématique avant tout déploiement, afin d’anticiper les effets sur les agents.
Les fiches de poste doivent être mises à jour à chaque nouvelle mission, et les remontées d’alerte doivent être connus pour que chaque agent sache à qui s’adresser s’il constate un problème.
→ Formation : le recyclage ? Ce n’est pas que pour le plastique...
La formation initiale, c’est bien. Mais avec des outils qui évoluent vite, nous demandons des recyclages réguliers, intégrés aux plans de formation. Pas question de se faire dépasser par son propre drone !
→ Cadre réglementaire : pas de zone grise dans la sécurité !
Nous le réaffirmons, les formations spécialisées doivent être intégrées aux évolutions réglementaires, avec les agents impliqués à chaque étape du déploiement. En outre, une veille éthique et juridique, en particulier sur les enjeux sensibles doit être organisée.
→ Cadre procédural : un enjeu stratégique
Il faut garantir la possibilité de l’utilisation de ces nouveaux moyens d’observations, de reconnaissance, d’identification et de transmission d’informations dans les procédures douanières et dans leurs suites judiciaires.
Le douanier ne doit pas être remplacé par un QR code !
Les technologies évoluent et la douane avec elles. Mais pour nous, le progrès ne se mesure pas à l’altitude du drone, mais à la hauteur de protection offerte aux agents. L’alliance UNSA/CGC Douanes s’engage à accompagner ces transformations, en restant ferme sur la santé, le droit et la reconnaissance des personnels.