Tentative d'homicide à Roissy ?

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Ce jeudi 27 juillet, la communauté douanière a de nouveau été la cible d'un évènement grave, dans l'exercice de ses missions de protection de la population.

De nombreux médias s'en sont déjà fait l'écho depuis hier. Dans le cadre d'une retenue douanière à l'encontre d'une personne mise en cause pour contrebande de stupéfiants, un incident grave est survenu. Deux collègues ont été blessés, dont une par arme à feu. Le courage et le sang froid des agents sur place ont permis de neutraliser rapidement l’infractrice et de prendre en charge les blessés, en attendant l'intervention des secours.

Aujourd’hui, nous avons la confirmation que nos collègues sont hors de danger. Nous leur souhaitons un prompt rétablissement. Nos pensées fraternelles les accompagnent, ainsi que l'ensemble des personnels sur place et leurs proches.

Une enquête menée par la gendarmerie est en cours, elle devra déterminer les circonstances de ces évènements. En complément de la cellule d'accompagnement psychologique d’urgence mise en place par le service médical, l'administration s’est engagée à soutenir dans la durée, tous les personnels de la direction qui le souhaitent. En effet, c'est une nouvelle épreuve qui s'impose à notre corporation.

Si des inquiétudes ont pu être exprimées ces dernières heures, l'UNSA Douanes apportera son soutien inconditionnel à l'ensemble des agents de la plateforme à Roissy. Au besoin, nous les défendrions contre tout élément éventuellement à charge. Avant toute chose, nous voulons savoir si l'agente a été délibérément prise pour cible par le coup de feu, nous serions alors face à une tentative d'homicide.



En début de semaine, nous échangions encore avec la direction générale sur le contexte de plus en plus dangereux dans lequel les douanières et douaniers doivent intervenir. Malheureusement, la violence tend à se banaliser et face à nous, nous avons des infracteurs prêts à pendre tous les risques au vu des enjeux financiers.

Les incidents se multiplient sur l'ensemble de la métropole et des territoires d'outre-mer. Il y a eu Melun et Avignon cette année, parmi les plus médiatisés. Mais c'est tous les jours que les personnels douaniers doivent subir des oppositions à fonction, parfois violentes et qui peuvent générer des jours d'ITT. Nous sommes las d'observer l'incapacité des décideurs nationaux à mener une politique de protection efficace au bénéfice des personnels de l'Etat, mais nous restons déterminés à ne rien lâcher !



Depuis trois ans, l'UNSA Douanes n'a de cesse de réclamer une autre politique de protection pour la douane. La relecture de la publication de l'UDT du 22 septembre 2020 demeure d'actualité : Agression Romans. Nous avons alerté la direction en novembre dernier sur ce point, ainsi que sur l'accompagnement nécessaire à porter aux agents durement touchés, comme ce fut encore le cas hier (plan de lutte contre les agressions).

Si l'administration a enfin pu ouvrir un cycle dédié à la Surveillance en 2023 pour prendre en charge nos attentes, il reste beaucoup à faire encore. Les doctrines d'intervention seront amenées à évoluer pour tenir compte de la détermination des trafiquants et de la dangerosité qui en découle. Des moyens spécifiques doivent être mis en œuvre par le ministère, indépendamment du plan de modernisation validé en 2021.



Mais ce n'est pas tout. L'organisation des services et la collaboration entre directions doit tenir compte des remarques des personnels, régulièrement relayées par leurs représentants : ces femmes et ces hommes de terrain qui s'engagent pour servir, mais qui nous témoignent de plus en plus d’un sentiment d'abandon grandissant.

Les problèmes sont identifiés, mais ils demeurent présents dans le temps. Nous pouvons notamment citer les délais de remise des infracteurs. Soit ils sont trop courts, au quel cas les agents mis sous pression doivent courir durant la procédure pour respecter les délais imposés. Soit ils sont bien trop longs, ce qui oblige des agents déjà éprouvés par la procédure à rester encore mobilisés pendant de longues heures.

Dans les deux cas, c'est bien les douaniers qui portent la responsabilité d'une retenue et qui n'ont pas le droit de fatiguer. Vu d'en haut, c'est facile ! Tant que les indicateurs sont tenus et les partenaires institutionnels satisfaits...



Actuellement, une autre administration connaît une vague de contestation au sein des personnels de terrain, il ne faudrait pas que la contagion gagne la douane ! Nous rappelons à l'ensemble de nos dirigeants nos attentes fortes en matière de sécurité dès la prochaine rentrée !

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