Stanislas Guerini l’avait déjà précisé annoncé aux syndicats en septembre, il le confirme ce mardi 18 octobre : le gouvernement Borne n’envisage aucune nouvelle mesure générale sur les salaires des agents publics d’ici la fin de l’année.
Il justifie sa position en emboîtant des chiffres, comme pouvait le faire la ministre précédente. Ainsi, au "dégel" de 3,5 % de la valeur du point d’indice intervenu en juillet dernier, il ajoute "les augmentations moyennes de 1,5 %", pour attendre les 5%, ce qui "correspond à peu près au niveau d’inflation constaté en 2022".
D'une part, il sort par magie des augmentations moyennes de 1,5%, ce qui ne correspondent à rien (soit 0%) pour tous les agents qui ne changent pas d'échelon en 2022. D'autre part, il convient qu'un saupoudrage à la louche de 5% est déjà bien assez pour le petit peuple du service public...
Négociations en début d’année prochaine ?
Si le gouvernement fait donc toujours preuve de fermeté jusque-là, il entrevoit de nouvelles perspectives salariales ouvertes en début d’année prochaine, dans le cadre des négociations sur les carrières et les rémunérations dans la Fonction publique. Un chantier important, voire dangereux, qui devait d'ailleurs s'ouvrir ce mois-ci. Il pourrait être question d'une disparition des catégories de personnels pour une plus large place à la rémunération au mérite.
L'UNSA Douanes ne partage en rien la position du ministre et ses petits arrangements sur les chiffres. En comparaison, sur un an d'août 2021 à août 2022, le Smic a augmenté de 7,76 %. Rare sont les agents du public qui ont connu une revalorisation comparable. Ainsi le tassement des rémunérations se poursuit et l'attractivité des métiers s'étiole davantage.
En outre, les mesures à minima, sur les grilles du B notamment, ont durci les conditions pour candidater aux examens et concours dès 2024, soit une autre perspective d'amélioration des rémunérations qui disparaît.
Soyons "rassurés", la vision étriquée du gouvernement pour la Fonction publique n'a pas changé d'un iota après les élections nationales. Il ne faut pas s'attendre à une quelconque embellie.