Covid 19 : Pourquoi le choix sanitaire de la Grande-Bretagne pose problème ?

Un choix hasardeux ?

Pendant que de nombreux pays en Europe ont décrété le confinement partiel ou total afin d’endiguer la propagation du Covid-19, un pays voisin, la Grande-Bretagne, a pour l’instant une toute autre stratégie.

On l’appelle aussi « immunité de communauté » ou « immunité grégaire ». Elle part d’un principe : la propagation d’une maladie contagieuse peut être enrayée si une proportion importante de la population développe une immunité face à la maladie. Dans le cas du COVID-19, il n’existe pas de vaccination à ce jour. En vertu de ce principe, ce n’est donc qu’en étant contaminée que la population pourra développer cette immunité.

Cette stratégie, bien que jugée hasardeuse par de nombreux épidémiologistes, a donc été choisie par la Grande-Bretagne. Le chef du gouvernement britannique estime qu’il faudrait que 60% de sa population contracte la maladie pour qu’elle développe cette immunité collective. Cette immunité, une fois acquise par une majorité des sujets de sa Majesté, pourrait alors servir plus tard de bouclier à la minorité n’ayant pas été infectée.

En parallèle, les personnes âgées de plus de 70 ans doivent être confinées pendant plusieurs mois, (mesure qui n’est pas encore appliquée à ce jour).

A Londres, le gouvernement a donc donné pour simple consigne aux gens qui toussent et qui ont de la fièvre d’appliquer les mesures barrières et de rester confinés pendant une semaine. Les grands rassemblements publics ne sont pas interdits, car, dans la logique retenue, ce principe ne permettrait pas de limiter l’avancée du virus. Pour l’heure, les écoles, bars et restaurants ne sont toujours pas fermés au Royaume-Uni.

D’après la presse internationale, cette stratégie fait l’objet de critiques et d’inquiétudes : pour exemple, une étude sanitaire révélée par le quotidien The Guardian prédit que 80% des Britanniques seront infectés et près de 8 millions seront hospitalisés dans les 12 prochains mois.

Une inquiétude légitime !

Nous pouvons légitimement nous inquiéter des conséquences de cette situation pour les agents des Douanes qui assurent la mission de sûreté dans l’Eurostar à Lille et en Ile-de-France notamment. Le site de l’Eurostar annonce encore une dizaine de rotations de ses trains entre Londres et la France.

Il en va de même pour les contrôles douaniers dans les ports et les aéroports.

Dans le même temps, le gouvernement français prend des mesures de confinement pour limiter le nombre de personnes contaminées.

Des mesures protectrices nécessaires et vitales !

Le PCA mis en œuvre à la DGDDI doit, quant à lui, réduire l’activité des services aux missions prioritaires afin d’exposer le moins possible les agents aux usagers. Des recommandations précises et opposables ont été prescrites par le médecin de prévention du ministère (contrôle des papiers et documents, fouille des moyens de transport, palpation, etc., à consulter en détail sur le document joint "PJ1"). A défaut, de pourvoir appliquer ces mesures de protection strictes, les opérations de contrôle ne peuvent être menées.

Dans ce cadre, sauf à autoriser les britanniques à rentrer dans leur pays, il est incompréhensible que les autorités françaises ne décident pas de fermer temporairement la frontière avec le Royaume-Uni. Les ressortissants britanniques sont volontairement infectés par leurs dirigeants, à ce titre, ils ne devraient pas avoir accès à un territoire qui cherche l’effet inverse en confinant sa population.

D’ailleurs, nos craintes peuvent concerner les agents de la Police Aux Frontières, des personnels de la SNCF, des différentes plate-formes portuaires et aéroportuaires et, au final, tout un territoire déjà fragilisé.

C’est pourquoi nous avons interpelé le gouvernement par le biais le l’UNSA Fonction publique afin de faire réagir rapidement nos gouvernants sur le danger grave et immédiat auquel ils doivent mettre un terme sur le champ.

Paris, le 18 mars 2020

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