Le gouvernement, fraîchement désigné avant l'été, avait peiné pour produire des mesures fortes à destination du pouvoir d'achat. Certes, il s'est gargarisé d'avoir le taux d'inflation le plus faible dans la zone "Euro", après Malte, mais en comparaison des faibles revalorisations salariales, les effets de l'inflation se font ressentir à tous les niveaux et ce n'est pas près de s'arrêter.
Il apparaît que que l'inflation va se poursuivre, dixit les annonces gouvernementales sur les difficultés que nous devrions rencontrer cet hiver, notamment sur les besoins énergétiques. L'exécutif, ainsi que le Président, sont déjà sur le mode "fin de l'abondance et de l'insouciance" et insistent sur la nécessité de la sobriété énergétique.
Bien que ce sujet soit important, il faut regarder cela avec discernement. Ne serait-ce pas de nouveau un leurre, agité devant les yeux des français, des salariés, des fonctionnaires, pour éviter de parler des sujets qui fâchent : la baisse du pouvoir d'achat, les manques importants de services publics, la réforme des retraites que ce gouvernement veut remettre sur la table, pour ne citer que les principaux.
Et pourtant, au lendemain des déclarations sur la fin de l'abondance, une étude du cabinet Janus Henderson dévoile que les dividendes versés par les entreprises atteignent à des niveaux record, notamment en France, au deuxième trimestre 2022. C'est ainsi que 44,3 milliards d'euros ont été versés par les grandes entreprises à leurs actionnaires. (à lire dans les médias : Les grandes entreprises ont versé des dividendes record au deuxième trimestre 2022)
L'UNSA Douanes n'accepte pas que les efforts reposent toujours sur les mêmes, qui plus est en leur adressant des discours moralisateurs sur notre soi-disant légèreté passée !
La Douane connaît des coupes franches inédites depuis 2021 qui affaiblissent notre service public. Sans la détermination et l'abnégation des agents, il serait impossible de maintenir des résultats de qualité. (au service des citoyens-contribuables, ne l'oublions pas !)
Nous pensons également aux autres services publics, en particulier l'Education et l'Hôpital, qui subissent des difficultés conséquentes par manque de moyens financiers. Mais ces moyens, l'Etat pourrait aller les chercher s'il en a la volonté, en renforçant les services de contrôle des Finances, dont la Douane est le pilier.
Dans ce cadre, l'UNSA Douanes, par l'intermédiaire de sa fédération UNSA Finances, portera un certain nombre de revendications lors de sa rencontre avec le ministre Gabriel ATTAL le 13 septembre prochain et tout au long de l'automne :
Pouvoir d'achat et rémunérations
Les 3,5% de revalorisation du point d'indice des fonctionnaires ne suffira pas à compenser les 8% d'inflation que nous devrions approcher en novembre prochain, sans compter les 10% perdus sur les 6 années de gel du point d'indice.
L'UNSA Finances réclame, en matière de pouvoir d'achat :
- Nouvelle revalorisation du point d’indice en 2022 pour compenser à 100% l’inflation !
- Augmentation de la NBI
- Création d’une prime collective ministérielle et annuelle de 500 euros net pour tous les fonctionnaires et contractuels du ministère.
- Revalorisation de l’indemnitaire notamment l’ACF et de l’IMT.
- Revalorisation de l’indemnité journalière de télétravail et déplafonnement des jours de TT
- Revalorisation du titre restaurant à 8 euros au lieu de 6 euros
- Revalorisation significative des jours CET rachetés et défiscalisation comme dans le privé
Sobriété énergétique
L'UNSA Finances refuse toute culpabilisation des agents du ministère concernant les dépenses énergétiques et toute décision d'économie qui ne serait pas accepter par les agents.
Les économies de bout de chandelle n'ont rien à faire dans cette histoire et il faudra plutôt orienter les décisions vers un plan global d'isolation des bâtiments administratifs donc des investissements lourds, qui, en plus d'un effet positif sur l'environnement, auraient certainement des effets bénéfiques sur l'activité économique.
En outre, l’UNSA reste attachée à la proximité des services publics pour les citoyens car plus les services publics sont proches, moins il y a de dépenses énergétiques pour y accéder.
L'UNSA souhaite une augmentation du nombre de lieux permettant l'accueil des citoyens au plus proche de leur lieu de vie et donc l'arrêt des fermetures de sites publics.
D'autres sujets vont impacter la rentrée sociale au ministère, comme : le suivi de l'accord Télétravail, la préparation de la mise en oeuvre de la PSC (Protection Sociale Complémentaire), l'exigence d'un plan de promotions pluri annuel, la Qualité de Vie au Travail, la défense de l'action sociale.
L'UNSA y sera pleinement impliquée pour l'intérêt des personnels.
D'ici-là, nous vous souhaitons à toutes et tous une bonne rentrée !