Confinement et après : il faut revoir les conditions de travail à distance

L’étude « Travailler après. Chapitre Un » (*) rendue publique le 2 octobre 2020 par le cabinet KPAM permet de mesurer l’impact du confinement et des conditions de travail à distance ainsi que les aspirations des salarié•es. Des questionnements sur le trajet domicile/entreprise, le besoin de lien social et les pratiques managériales mettent en lumière toute la variété des situations vécues lors du confinement.

L'enquête menée en juillet 2020 auprès de 40 000 personnes a permis d'identifier 6 grandes thématiques :

  1. « Un besoin de sens réactivé » car les conditions de vie ont profondément changé la hiérarchie des besoins et des valeurs des personnels.
  2. « Un équilibre vie pro/vie perso retrouvé » : en effet, 37,4 % des personnes interrogées sur le télétravail ont ressenti « une véritable libération », un gain de temps majeur et une chute du stress et 26,8 % ont évoqué l’impact positif sur leur vie personnelle.
  3. « L’épreuve du feu pour les managers » : seulement 19 % des personnes interrogées ont jugé les pratiques de management décisives (cohésion, motivation, soutien pour les plus fragiles). Le nouvel accord sur le télétravail réclamé par l'UNSA doit également déboucher sur une formation adaptée aux chefs de services quant à l'organisation du télétravail.
  4. « Un besoin de lien social aigu » car le télétravail ne doit pas isoler les personnels. Le sujet est évoqué par 22,8 % des personnes interrogées qui estiment que la solidarité entre collègues est primordiale et passe par un maintien de lien possible.
  5. « Une critique de l’environnement de travail sur site » : le bénéfice du travail à distance a fait émerger des difficultés sur les lieux habituels de travail comme le bruit, des locaux parfois peu adaptés, les difficultés de concentration, une mauvaise ambiance au sein de certaines équipes et/ou unités, mais aussi des besoins de nouveaux équipements.
  6. « Une attente d’outils fiables partagés par tous » : si ce thème est moins prégnant que les précédent, une part significative des sondés a évoqué des outils digitaux peu performants et à renouveler.

Le travail à distance connaît un développement sans précédent et bien au-delà des cadres impartis en raison de la crise sanitaire.

La maîtrise du télétravail dans l'organisation des services doit être améliorée afin de ne pas le déployer à contre-sens. D'ailleurs, s'il rencontre encore trop de réticence dans plusieurs services de la DGDDI, c'est parfois dû au manque de moyens, mais le plus souvent c'est par la frilosité d'encadrants, démunis face à sa mise en oeuvre.

Pour l’UNSA, afin de protéger les salarié•es, les agent•es du service public et les collectifs de travail contre les effets potentiellement négatifs tels que l'isolement, les troubles musculo-squelettiques, le stress, la surcharge de travail, les perte des repères spatio-temporels, etc., des mesures sont à négocier de toute urgence avec les employeurs.

Cela facilitera son déploiement, tant pour les personnels que pour l'encadrement. C’est en ce sens que l’Accord national interprofessionnel de 2005 sur le télétravail est actuellement en cours de renégociation par les partenaires sociaux.

 

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