Déclaration liminaire de l'UNSA Douanes à la Réunion Technique du 30 janvier 2025 consacrée au Plan d'Actions pour la Surveillance.
Monsieur le Président,
C’est avec un esprit volontariste que l’UNSA Douanes a pesé lourdement, et ce depuis de nombreuses années, pour l’ouverture de vraies discussions sur la surveillance. La Direction générale l’a enfin accepté, et ensemble, nous avons mené un travail colossal pour créer une feuille de route. L’accouchement fut long et pénible, mais enfin, il est là !
Dans un contexte où les défis deviennent chaque jour plus complexe et dangereux, il est grand temps de passer aux actes. Les efforts consentis, tant par les organisations syndicales que par l’administration, ont permis de dresser un diagnostic commun sur les enjeux actuels auxquels nos services sont confrontés. Nous partageons tous le même constat : renforcer la capacité de la surveillance à répondre aux menaces de tous ces trafics qui gangrènent notre société, tout en garantissant la sécurité et le bien-être des agents.
Les mesures proposées dans ce plan d’action sont le fruit d’une concertation active et tiennent compte des évolutions récentes des risques et des méthodes de travail. La formation des agents, particulièrement en matière de sécurité est essentielle pour que chacun soit prêt à faire face quotidiennement à des dangers de plus en plus omniprésents. Il faudra aussi envisager la pratique d’une activité physique sur temps de service ! Nous l’avons rêvé la police nationale l’a fait...
La proposition de l’UNSA Douanes de développer des spécialisations, telles que les groupes de soutien aux missions sensibles ou les unités de renseignement local, constitue un levier stratégique majeur pour répondre à des situations de plus en plus complexes et critiques.
Cependant, tout cela ne sera que du vent sans une révision profonde de nos équipements et de nos méthodes. La mise en place d’un plan d’action pour améliorer les véhicules, les équipements des motocyclistes et des maîtres de chien, ainsi que la révision de nos doctrines du 20e siècle, renforceront certes la sécurité des équipes sur le terrain, mais il ne faut pas se cacher derrière ces mesures : ces ajustements ne peuvent masquer les retards et les carences d’une administration à bout de souffle.
Enfin, le suivi régulier des engagements à travers la mise en place d’un comité de suivi dès 2025 devrait nous permettre de garantir que les objectifs fixés soient atteints et que les progrès nécessaires soient réalisés dans tous les domaines identifiés.
Tout ceci exposé, l’UNSA Douanes observe que ce document est pavé de bonnes intentions. Mais aujourd’hui, l’UNSA Douanes et tous les agents attendent des avancées concrètes et immédiates. Nous avons l’opportunité de consolider et perfectionner ces mesures, mais cela ne sera possible que si les ressources humaines et financières suivent. Nous devons adapter nos services aux défis de demain, tout en garantissant une réponse rapide et efficace aux nouvelles menaces, et en reconnaissant dignement l’engagement des agents, ainsi que les risques qu’ils prennent chaque jour. Notre pays a besoin de notre administration pour faire face aux enjeux de sécurité publique et de souveraineté.
Mais malheureusement, une fois de plus, l’UNSA Douanes comprend que les intentions affichées ne se traduiront pas par les moyens nécessaires. Nous le redisons, sans un véritable engagement financier et humain, nos services continueront de rester sous-dimensionnés face aux défis colossaux qui se dressent. La réalité sur le terrain, avec des effectifs en sous-nombre et des missions de plus en plus exigeantes, montre bien que, sans des ressources adaptées, la Douane ne pourra que continuer à dériver, inchangée et inefficace.
Et maintenant, un petit détail, pour ceux qui aiment faire les belles promesses : l’UNSA Douanes constate, une fois de plus, que la douane doit naviguer entre discours et réalité. Il ne suffit pas de dire qu’on a compris la situation, il faut agir. Sans un réel engagement en moyens humains et financiers, elle déclinera inexorablement. Nous ne serons jamais les complices de cette dégradation silencieuse, et nous n’accepterons jamais d’être la caution d’une administration qui choisit de se détruire.