Former ou Déformer, telle est la question ?

LES AGENTS constituent LE SYNDICAT qui organise LE CONTRE-POUVOIR ! Alors, impliquez-vous, ne cédez pas au fatalisme. Constituez un collectif, plébiscitez une cause commune à travers laquelle chacun se sentira valorisé. L'union fait la force et c'est seulement ainsi que la cause des travailleurs est toujours reconnue. Rejoignez notre union syndicale et venez porter vos contributions pour un quotidien au travail plus juste, plus valorisant et plus reconnaissant : rejoignez l'UNSA Douanes ! 

 

Ce 25 avril 2024, l’administration a consacré une réunion technique à la formation professionnelle (FP). Cette matière représente la pierre angulaire du bon fonctionnement de la DGDDI. Elle constitue le socle sur lequel repose la carrière d’un agent des Douanes. Ainsi, à l’école, un stagiaire se doit d’acquérir un savoir-faire et un savoir-être pour s’inscrire dans l’ensemble des collectifs de travail du territoire. Par la suite, tout agent doit bénéficier d’une formation continue tout au long de sa carrière. L’Administration doit lui en donner les moyens humains, techniques et financiers.


Avant toutes choses, nous saluons le travail réalisé par l’ensemble des personnels des écoles, des services de formation professionnelle dans les DI, sans oublier les formateurs occasionnels. Nous n’oublions pas non plus tous les collègues qui se portent volontaires en tant que renfort pour encadrer des stages, sans pour autant en recevoir une véritable reconnaissance ou valorisation de leur direction d’origine, tout comme les tuteurs des stagiaires, dont l’engagement au bénéfice de leur service doit être davantage valoriser.

Lors de cette réunion technique, l’UNSA Douanes a voulu aborder notamment le bilan de la réforme de la formation, la dématérialisation du livret du stage, l’accompagnement des stagiaires lors de la formation initiale, la rationalisation du catalogue des formations et l’offre numérique de la formation.


 

Les moyens : quand l’administration est rattrapée tant par l’actualité que par les décisions passées.

Comme de nombreux services douaniers, la DNRFP n’échappe pas aujourd’hui au sous-effectif et au manque d’attractivité. Même si l’Administration augmente les ER, encore faut-il avoir la volonté de les combler. Les LDG, qui fixent une durée d’affectation maximum, constituent certainement un frein à l’attractivité de cette direction.

Par ailleurs, le constat est unanime, l’ENDLR est en sur-occupation : les stages initiaux à plus de 200 stagiaires cumulés aux formations continues engendrent une école régulièrement en capacité maximale d’accueil. Sur ce point, la fusion des deux écoles des Douanes (La Rochelle et Rouen) est un échec. Au manque de place, s’ajoute le manque de repères. Nous réclamons l’ouverture d’une nouvelle école, dédiée, comme auparavant, à la formation des agents de la branche AG-OP/CO.


 

L’enseignement : faire acquérir le savoir-être et le savoir-faire.

Telle est la mission de la DNRFP vis-à-vis de tout stagiaire en formation initiale. Pour ce faire, l’enseignement est cadré dans des arrêtés de formations. Ceux-ci ont été modifiés récemment, mais nous attendons toujours qu’ils précisent ce que l’on attend d’un AC et d’un contrôleur en sortie d’école.

Les stagiaires l’ont constaté, et nous le portons depuis la présentation des arrêtés de formation pour les B et C : la durée des stages initiaux doit être allongée de quelques semaines, car ces formations sont actuellement intenses et trop denses.

En matière de déontologie, le comportement de certains stagiaires est sérieusement répréhensible. Dans ce cadre, nous avons rappelé que l’Administration doit appliquer le décret de 1994 sur les sanctions. Or, celle-ci semble embarrassée par la nécessité d’étayer le dossier avant de présenter un dossier en discipline. Pour ne pas devoir en arriver jusque-là, nous avons revendiqué l’instauration d'une charte des valeurs destinée aux stagiaires, tel un règlement d’établissement.

Autre item : l’affectation des stagiaires. Entre la date de communication de la liste des postes à pourvoir et les sorties de stages, il existe des disparités injustes. Les Catégories A disposent quasiment de trois mois pour trouver un logement après la commission d’affectation, alors que les agents des catégories B et C ne disposent que de quelques semaines pour se retourner. Pour pallier cette difficulté, pourquoi ne pas utiliser le classement de réussite aux concours pour le choix des postes ? Cela se pratique déjà dans d’autres administrations.

La Direction Générale expose que ce schéma est à l'étude, mais il lui faut trouver la bonne articulation entre les deux mouvements de mutations.

 

Modernisation dans le processus de formation et de l’offre de numérique.

En 2024, la modernisation prend forme. Le livret de stage sera dématérialisé. L’utilisation sera similaire à celui d'Estève pour la transmission entre les différents niveaux de complétion. Le mode de fonctionnement et de validation des commentaires reste encore à définir. Toutefois, le contenu ne doit pas ressembler à un entretien professionnel. Il doit s’agir d’un outil d’échange sur les points à améliorer, afin d’acquérir du savoir-faire et du savoir-être.

Concernant l’offre du numérique, nous estimons qu’elle doit rester un outil complémentaire et non pas l’alpha et l’oméga de la FP. Surtout, l’IA ne remplacera jamais la sensibilité d’un formateur ! En outre, nous alertons l’administration sur les e-formations, notamment sur les conditions d’exercice (temps, lieux, moyens). Une formation obligatoire se doit normalement d’être suivie en présentiel en local ou bien à la DNRFP.

Si l'outil continuera de proposer des e-formations, selon la Sous-Directrice, celles-ci devront être qualitatives et non quantitatives.

En revanche, nous avons plébiscité l’apport du numérique, atout indéniable dans la transmission du savoir, avec les nouveaux outils collaboratifs et participatifs. Les cours sont plus agréables à suivre ainsi qu’avec la méthode magistrale.

Nous avons également appris, lors de cette réunion, le remplacement à venir de l’applicatif CLAF. Le nouveau progiciel devrait être opérationnel début 2025 et intégrera des fonctionnalités supplémentaires dans les mois qui suivront. (Attention à ne pas en faire un outil trop complexe pour l'ensemble des personnels, comme c’est le cas pour Chorus)

Enfin, au nom de l'intersyndicale de la DNRFP, l'UNSA Douanes a demandé une réponse sur la valorisation pécuniaire du travail du SPN (service de pédagogie numérique).

 

L’accompagnement des stagiaires

L’Administration rappelle qu’elle met tout en œuvre pour que le stagiaire soit formé dans les meilleures conditions en termes de suivi et « de conditions de vie ». Cet accompagnement se fait également via les renforts pédagogiques devant soulager les formateurs d’une partie des travaux pratiques. Sur ce sujet, un audit est attendu. Il semble avoir pris du retard...

Pour notre part, nous revendiquons la valorisation des personnels en renforts pédagogiques par leur direction d'appartenance (et pas seulement par l'école).

En réponse au manque de discipline à La Rochelle, nous demandons également la désignation d'un « surveillant général », qui pourra-être un retraité douanier appartenant à la Réserve Opérationnelle.

 

La rationalisation du catalogue des formations

Actuellement, la construction du calendrier de la formation continue ne se fait que sur dix mois (mars à décembre). Pourquoi ne pas le valider en septembre afin de faire bénéficier à l'ensemble de la communauté douanière d’une période de formation s'étalant sur douze mois, soit une année pleine ? Cela présenterait un gain de 20 % de créneaux supplémentaires.

Enfin, se pose la question du taux de remplissage des stages : quel est le ratio inscrits/places disponibles. Et quel retour d’expérience une fois l’agent retourné sur le terrain ? Quels sont les bénéfices qu’ont retirés les agents formés. Le Retex doit être développé.


 

Cette première Réunion Technique a permis de dresser un tableau non exhaustif de la situation à la DNRFP, même si des documents de travail complémentaires (le rapport de l’Inspection des Services, par exemple) auraient parfait ces échanges. Nous aurions également abordé d’autres sujets comme la formation des contractuels et la formation des encadrants qui proviennent d’Administration externe à la Douane. Pour ces personnels, la formation ne doit pas consister uniquement en un simple stage de découverte. 

Nous attendons avec impatience la prochaine réunion sur le sujet prévue fin 2024 afin de connaître les modalités d’action de la DG pour enrichir la formation en douane.

 

GT/CSA-FS