Mobilisation pour les JO : des records (anti) sociaux en vue ?

LES AGENTS constituent LE SYNDICAT qui organise LE CONTRE-POUVOIR ! Alors, impliquez-vous, ne cédez pas au fatalisme. Constituez un collectif, plébiscitez une cause commune à travers laquelle chacun se sentira valorisé. L'union fait la force et c'est seulement ainsi que la cause des travailleurs est toujours reconnue. Rejoignez notre union syndicale et venez porter vos contributions pour un quotidien au travail plus juste, plus valorisant et plus reconnaissant : rejoignez l'UNSA Douanes ! 

 

Madame la Directrice générale,

Cette réunion, transformée en groupe de travail, était attendue de pied ferme par nos organisations. À sept mois de l’ouverture des JO, nous pensions obtenir des réponses efficaces sur les points majeurs que nous exprimons depuis juin dernier. Le suspense né de la diffusion très tardive des documents de travail aurait pu nous laisser encore quelques espoirs. Aujourd’hui, et sauf annonces exceptionnelles en séance, c’est un sentiment d’amertume et de colère qui va s’abattre sur la corporation douanière.

Que font nos ministres ? Comment peuvent-ils espérer mobiliser les personnels douaniers sans une reconnaissance à la hauteur des enjeux ? Sommes-nous devenus les valets de la République ?

Vous indiquez que l’action de la douane doit contribuer « aux plans " zéro délinquance ", priorité gouvernementale pilotée localement par les préfets. » Mais, quelle sera exactement l’emprise des préfets sur les services douaniers ? Ceux-ci sont-ils désormais placés sous l’autorité préfectorale ? Après la réforme de l’article 60 qui nous met sous la tutelle de l’autorité judiciaire, voilà celle des Préfets ? Nous comptons sur vous, et M.CAZENAVE, pour rappeler au Ministère de l’Intérieur que : OUI, la douane participe à la lutte contre la délinquance, MAIS bien la délinquance économique, financière et fiscale, et NON pas la délinquance de voie publique !

En matière de contrôle des « délégations sportives et personnes accréditées », à quoi correspond le projet annoncé en aéroport de files réservées aux délégations, lors des franchissements de frontière ?

Pour ce qui est des renforts, quid de la réserve opérationnelle qui semble avoir complètement disparue des documents préparatoires ? Pourquoi nous avoir pressés sur ce point dans le cadre de la loi Douane, au prétexte des besoins de renforts pour les JO ?

À l’inverse, vous annoncez le déploiement sur sites, des agents stagiaires qui auront bénéficié en tout et pour tout de 9 semaines de formation théorique et 4 semaines de stage pratique. Si nous ne doutons pas de leur future implication au travail, avez-vous mesuré tous les risques potentiels liés à leur sécurité ? Avez-vous envisagé, en corollaire, la responsabilité que vous allez confier aux chefs d’équipe qui auront à les encadrer ? Ces mêmes chefs d’équipe qui sont les éternels oubliés des réformes de la Surveillance. C'est d'ailleurs l’occasion pour l’UNSA Douanes et la CGC Douanes de rappeler l’impérieuse nécessité de revaloriser financièrement cette fonction.

Toujours concernant les agents stagiaires, à qui vous allez imposer trois changements de résidence en moins de 6 mois, prendrez-vous en charge intégralement les coûts d’hébergement supplémentaires ?

N’oublions pas les bureaux : où est la mesure d’impact sur les services OP/CO qui auront à supporter « le contrôle des marchandises à l’arrivée et au départ ; assurer le dédouanement et le contrôle des marchandises à l’importation et l’apurement des procédures temporaires, en aéroport et en site d’enregistrement déporté. » ?

Et surtout, pourquoi le ministre n’a-t-il pas pris la peine de répondre au courrier commun des syndicats douaniers du 7 novembre qui réclament un engagement fort et une reconnaissance financière à la hauteur des enjeux ? Ça ne l’intéresse pas ? Sa grande braderie des mètres carrés, occupés par les services de l’État, lui prend-elle tout son temps ? Envisage-t-il de brader également notre métier et ses sujétions ?

Dans d’autres services publics (transports et santé notamment), directions et syndicats ont su établir, dès la rentrée, des accords qui offrent des garanties financières aux personnels dans la mise en œuvre des plans d’actions exceptionnels pour les JO. Visiblement à Bercy, on a d’autres chats à fouetter !

Pourtant, ces réponses, il nous les faut et maintenant. À défaut, soyez certaine que vos intentions de « principe de solidarité » et « d’intensité de mobilisation ajustée localement » seront utilisées à la lettre par nos organisations, pour préparer un mouvement social à l’heure olympique ! Des records pourraient alors tomber...

GT/CSA-FS