La rentrée sociale en douane tourne au fiasco annoncé (lire notre tract du 20 juillet 2021 : ici).
La Directrice générale, qui avait interrompu les négociations au début de l’été, n’a finalement pas de mandat pour aborder toutes les thématiques.
Elle entend présenter un texte conclusif sur l’accompagnement social dès le 15 octobre, portant sur toutes les restructurations en cours ou à venir d’ici 2025.
Notre ministre de tutelle renvoie de nouveau le sujet, au mieux à décembre, pour ouvrir un cadre budgétaire dédié aux négociations en douane.
Dans le même temps, des négociations ont débuté à la DGFiP, avec d’emblée plusieurs millions d’euros sur la table. Une différence de traitement indigne, qui montre que les gabelous sont la dernière roue du carrosse à Bercy.
Souviens-toi l'été dernier
Depuis près d'un an, nous demandons l’ouverture d’un cycle de négociations pour améliorer le maigre accompagnement social de la Fonction publique. C'est à reculons que la Directrice générale avait finalement accepté d’ouvrir ce chantier, en juin dernier, selon une méthodologie qu’elle promettait novatrice. En effet pour de l’innovation, nous avons été servi ! Nous sommes entrés en négociations sans aucune enveloppe budgétaire, en nous laissant miroiter qu’elle serait disponible... plus tard. Il y a un grave problème de méthode dès le départ.
Quelques groupes de travail (GT) plus tard où en est-on ?
L’UNSA Douanes avait émis de très fortes réserves sur cette méthode qui conduit à toujours reporter les points susceptibles de « fâcher ». Hélas, les GT qui ont suivi nous ont donné raison ; ils se sont très vite transformés en « Gros Traquenards » avec, à l’arrivée, aucune concession forte de la part de la direction. Tout au plus, l’UNSA Douanes peut se féliciter d’avoir obtenu un triplement de l’Aide exceptionnelle, mais on est loin, très loin de nos exigences. Quant aux mesures de reclassement, elles ne reprennent elles aussi qu'une fine partie de nos attentes, ce qui demeure bien insuffisant pour accompagner efficacement les agents restructurés.
« ...Si d’autres s’attendaient à un feu d’artifice, leur espoir fut vite douché, ils n’ont même pas vu un pétard mouillé ! »
C’est dans cette ambiance de désastre social que la Directrice générale avait convoqué un CTR le 15 juillet. L’UNSA Douanes, ayant compris que sa participation servirait de simple caution à la DG, avait refusé de siéger. Si d’autres s’attendaient à un feu d’artifice, leur espoir fut vite douché, ils n’ont même pas vu un pétard mouillé !
Les masques tombent !
Mais, tel le joueur de poker qui mise pour voir, nous avons repris le chemin de Montreuil ce jeudi 23 septembre afin de découvrir la main de la DG. Nous n'avons pas tardé à comprendre son bluff, initié depuis plusieurs mois.
Dès l’ouverture de séance, la fébrilité était palpable. La directrice n’a pas laissé la parole pour le traditionnel tour de table des déclarations préalables. Elle s’est lancée dans un long plaidoyer afin d’expliquer sa méthode : missions, emplois, etc., avant d’indiquer que le cadre indemnitaire général serait étudié en décembre, selon la volonté du ministre, et que seules les mesures spécifiques pouvaient être abordées ce jour.
Pour l’UNSA Douanes, il est impossible de dissocier les mesures indemnitaires spécifiques d’une mesure générale ainsi que le souhaite M. Dussopt, qui semble vouloir créer une « prime à la restructuration » et renvoyer le reste aux calendes grecques. A l’opposé, nous voulons défendre en premier lieu le collectif douanier et l'accompagner par des mesures ciblées à destination des agents les plus durement touchés par la réforme.
L’UNSA Douanes dénonce, après cette énième séance d’enfumage, que le seul objectif recherché par la Directrice générale était de gagner du temps pour permettre aux DI d’engager la casse de la Fiscalité douanière sans opposition.
« ...C'est faux, l'UNSA Douanes n'a pas validé quoi que ce soit »
En guise de préalables, nous avons d'ailleurs rappelé l’absence de résultats probants sur les points essentiels à traiter en pareil circonstance (à lire ici : Ouverture du GT), ainsi que notre réprobation totale envers les affirmations tenues par la DG : « le contenu et le périmètre couvert du projet ont été globalement validés par les organisations syndicales »
C'est faux, l'UNSA Douanes n'a pas validé quoi que ce soit, car nous avons refusé de participer au comité du 15 juillet sur des bases tronquées par la DG.
Au bal des restructurés, la Douane attendra...
La Directrice générale entend présenter un texte conclusif sur l’accompagnement social dès le 15 octobre, portant sur toutes les restructurations en cours ou à venir d’ici 2025.
« ...Les gabelous sont donc la dernière roue du carrosse. »
Dans le même temps, Bercy a ouvert un cycle de négociations à la DGFiP relatif à leurs propres réformes et propose d’emblée une enveloppe de plusieurs millions d’euros. Le ministère dit vouloir connaître la fin des échanges aux Finances Publiques avant de se pencher sur le sort des douaniers. Les gabelous sont donc la dernière roue du carrosse.
Pourtant, ce sont eux qu’on met en avant dès qu’une crise survient, ce sont aussi leurs bilans qui flattent l’ego de nos dirigeants, mais quand il s’agit de manifester un intérêt pour le sort de centaines de familles de douaniers qui vont subir des reclassements forcés, il n’y a plus personne.
Aussi, notre sang ne fit qu’un tour, et nos représentants ont rappelé que notre sympathie envers nos homologues de la DGFiP avait des limites :
nous ne sommes pas les vassaux des Finances publiques à qui Bercy viendra jeter les miettes qui lui restera !
C’est d’ailleurs suite à cette intervention que l’UNSA Douanes a eu droit au petit tacle habituel venant de la Directrice. Devant notre irritation, elle trouva judicieux de nous asséner : « je vois que vous n’avez pas compris, je vais reprendre mes propos ! »
Quand on dit une énormité inacceptable, la répéter ne la rend pas pour autant plus digne. Mais, il est certainement plus confortable de nous considérer comme des agitateurs de masse aux capacités intellectuelles limitées, que d’admettre son propre échec …
« Game over »
Face à une Directrice générale sans mandat, et visiblement sans remord, nous avons décidé d’en rester là, tout comme nos partenaires de la CGC. Cette réforme n’a rien de fondamentale, nous l’avons suffisamment répété. Les douaniers et leurs syndicats n’en voulaient pas et n’en veulent toujours pas ! Mais le gouvernement s’est entêté à la mettre en œuvre et il doit maintenant en payer le prix au « bénéfice » des agents restructurés !
À ce stade, nous considérons que le dialogue social est malheureusement au point mort en douane. À cela s’ajoute une confiance rompue avec nos dirigeants.
L’UNSA Douanes n'est pas un syndicat qui dit « Merci ! » à la Directrice générale pour la qualité des échanges, et nous l'assumons.
En l’état, et ce ne sera pas trahir un secret de polichinelle, l’UNSA Douanes n’apposera pas sa signature sur un texte qui n’apporte aucune garantie, ni aucune avancée nouvelle, face à l’ampleur des destructions d’emplois qui se préparent.
Ne rien lâcher !
Aujourd’hui, la Directrice générale a démontré toute son inanité dans le processus de négociations d’un accord sur l’accompagnement social. Elle est totalement discréditée.
Au mieux, nous sommes dans une impasse, au pire, au bord du précipice.
L’UNSA Douanes entend solliciter rapidement une audience collective auprès du ministre, afin de clarifier une situation qui apparaît comme nettement méprisante à l’égard des douaniers. Selon l’attitude qu’il prendra, pyromane ou pompier, nous serons définitivement fixés sur les orientations à prendre en matière de mobilisation.
Nous continuerons quoi qu'il arrive à défendre l’intérêt collectif de tous les douaniers.