Compte-rendu :
Après l’audience organisée avec notre nouveau Directeur Général à Marseille le 7 mai dernier, nous avons demandé et obtenu de rencontrer le Conseiller fiscalité,douane et LCF de notre Ministre de tutelle à l’occasion de son déplacement à Aix-en-Provence le 16 mai afin de rencontrer les agents du SGC, féliciter les collègues de la BSI d’Avignon au regard de l’affaire COLBERT II sur une saisie de 10,4 tonnes de tabacs et le 17 mai à la DI dans le cadre de la lutte contre les drogues de synthèse.
Le Ministre devait à l’origine se rendre aussi sur les bassins portuaires de Marseille et de Fos, finalement ce sera le DG qui se rendra à Fos de manière très matinale le 17 mai.
Il est évident que les thématiques n’ont pas beaucoup évolué, mais il est toujours bon d’insister sur les sujets majeurs de préoccupation des agents.
Vos représentants du personnel ont essentiellement insisté sur le manque d’effectifs, de moyens matériels et de considération dont souffrent les agents au quotidien.
Nous avons donc rappelé, pour la énième fois, que les bons résultats de la douane tenaient à un investissement sans relâche des agents, mais qu’il devenait de plus en plus difficile de mener à bien nos missions, avec des baisses constantes d’effectifs et d’incessantes réorganisations.
Comment peut-on penser que la douane est attentive au bien-être de ses agents dans un tel contexte de sous-effectifs et d’instabilité des structures ? Cette situation qui perdure malheureusement depuis plusieurs années est source de stress et de mal-être au travail.
Nous avons au moins été rassurés sur un point : il n’est pas question de transférer la mission viticulture à la DGFIP ou d’envisager une externalisation vers les interprofessions tant que le ministre sera aux commandes ! Oui mais pour combien de temps ?
L’autre point de crispation est évidemment lié au pouvoir d’achat en forte baisse pour les agents de la fonction publique : le blocage du point d’indice, le nombre insuffisant de promotions et le manque de transparence depuis les nouvelles Lignes Directrices de Gestion sont autant de facteurs de découragement pour les douaniers et les agents de la fonction publique d’État à titre général.
Le message est clair : les douaniers sont plus que lassés d’être la variable d’ajustement de l’enveloppe budgétaire. Notre Ministre doit comprendre que la communauté douanière a fait plus que sa part en se réadaptant et se renouvelant sans cesse pour répondre aux évolutions et/ou suppressions des missions. Et c’est le moment de rappeler qu’un douanier coûte beaucoup moins cher qu’il ne rapporte.
Il est grand temps de prendre en compte les revendications salariales, nous n’ignorons évidemment pas le contexte budgétaire, mais un arbitrage en notre faveur semble tout à fait légitime. A titre d’exemple, pourquoi ne pas défiscaliser les primes JO ? Ce serait également une forme de reconnaissance pour les agents dont la vie familiale et les congés seront bousculés cet été.
Enfin, même si l’on reconnaît les investissements de la Direction Générale en ce sens, les collègues manquent encore de moyens matériels. Et si le temps entre la formulation de la demande et son traitement pouvait être plus raisonnable, la LCF ne s’en porterait que mieux !
En conclusion, nous avons sensibilisé notre interlocuteur à l’attachement des agents à l’administration des douanes et à la déception, voire la tristesse ressentie face à si peu de considération. Des signaux positifs sont attendus rapidement.
Déclaration liminaire :
Monsieur le Conseiller,
L’intersyndicale locale a souhaité vous rencontrer lors de votre déplacement sur le bassin marseillais, après avoir été reçu par le Directeur Général la semaine dernière.
Dans ce contexte anxiogène suite à l’attaque du Fourgon transportant un détenu ayant entraîné la mort de deux personnels de l’administration pénitentiaire, nous souhaitons que des mesures rapides soient édictées afin de sécuriser davantage les agents des douanes dans l’exercice de leurs fonctions tout autant exposés que les Forces de l’ordre et la Pénitentiaire.
Les problématiques de la douane étant constantes depuis des années, nous allons quand même essayer de ne pas être répétitifs.
Cependant, et vous n’en serez pas surpris, la difficulté la plus pénalisante pour l’exercice de nos missions est évidemment liée au manque d’effectifs.
Les excellents résultats des bureaux et brigades de l’interrégion de Paca-Corse ne sont plus à démontrer. Pour autant, la situation est alarmante ce que nous, représentants du personnel, dénonçons sans cesse sans que l’Administration n’y réponde efficacement.
Nous subissons les réformes, les restructurations les unes après les autres sans répit, le Transfert des Missions Fiscales touche à sa fin, entraînant la suppression de plusieurs dizaines d’effectifs de référence.
Les nouveaux projets de service sont soumis à autofinancement, ce qui ne fait qu’aggraver les sous-effectifs chroniques, les conditions de travail se dégradent et le manque de visibilité sur l’avenir ont pour conséquence directe le mal-être de nos collègues et la souffrance au travail.
Les coups de communication dans INTRANET et les mesures pansement ne suffisent plus. Si on peut s’enorgueillir du rôle de la douane avec l’arrivée de la flamme dans le cadre des Jeux Olympiques et de l’implication des collègues dans ce dispositif, on aimerait que cette reconnaissance perdure et que notre Direction Générale fasse preuve de la même considération dans le temps et à l’égard de l’ensemble de nos missions.
Chaque année, les collègues de la BSI de Toulon sont voués à quémander des agents Paris Spécial pour assurer leurs missions, notamment pour la tenue des PPF pendant la période estivale. Ce sont les grands oubliés de l’effervescence JO.
Que dire du bassin ouest, 2e port français, où le turn over est endémique. La venue des contrôleurs stagiaires est une aubaine. Mais pour combien de temps ?
Comme vous le savez, la Douane a toute sa place dans la LCF, la lutte contre la criminalité et l’anti terrorisme. Son démantèlement est insensé et irresponsable !
Si nous n’avions qu’une seule chose à vous demander, ce serait de redonner à la Douane et aux douaniers la place qu’ils méritent au sein de l’État et auprès de nos concitoyens.