Déclaration liminaire et propos introductifs du CSA du 16mai 2024

Déclaration Liminaire

La flamme olympique arrivée sur le sol français, on sent naître un certain engouement populaire pour l’évènement que constitue l’accueil des JO. Nul doute qu’il ne fera que croître au fur des semaines jusqu’à la fin des épreuves sportives. Compte tenu des menaces qui pèsent, la sûreté et la sécurité publiques seront deux des données principales qui feront de ces Jeux de PARIS une réussite ou un échec.
Depuis de nombreux mois désormais, les agents des douanes savent qu’ils seront mobilisés, à plus ou moins forte échelle, lors de cet évènement planétaire. En Normandie, la plupart des brigades normandes contribueront ainsi à la sécurisation des Jeux Olympiques de par la réalisation des missions qui sont habituellement les leurs. L’organisation de ces unités pour cette période tend à se dessiner. Néanmoins, quelques collègues normands, et pas des moindres, ne savent toujours pas quel sera leur sort olympique : les Maîtres de Chien Explo ! Mobilisés à 100 % pour les JO, ils doivent être projetés au plus près du cœur de l’évènement. Mais où plus précisément ? en Région Parisienne ou ailleurs ? Ils n’en savent rien ! Seront-ils également sur les rangs pour les Jeux Paralympiques ? Là encore, pas de réponse ! La Douane a beau jeu de se réfugier derrière le Ministère de l’Intérieur. Les collègues ont besoin de s’organiser. Des réponses doivent leur être rapidement apportées !
Accueillir les Jeux est une fierté. Cela ne doit pas pour autant occulter la réalité sur l’état de la douane, et plus globalement de la fonction publique, et de ses agents : manque d’attractivité, effectif toujours plus restreint dans les services, missions volatiles, augmentation de la charge de travail… et surtout pouvoir d’achat en chute libre ! Beaucoup d’agents de catégories C et B ont du mal à joindre les deux bouts, et ce n’est pas les 2 ou 3 points d’indices acquis tous les 2 ou 3 ans par un changement d’échelon qui y changeront quelque chose. L’engagement quotidien des agents au travail n’est pas récompensé et en décourage plus d’un !
Face à ce constat dramatique, le Ministre de la Fonction Publique préfère assurer que discuter de « l’emploi à vie des fonctionnaires n’est pas un tabou ! ». Triste déclaration d’un membre de gouvernement complètement hors-sol du quotidien d’une France qui va décidément moins vite, moins haut, moins fort !
La flamme olympique va donc arpenter les rues de nos grandes villes au cours des prochaines semaines, avant que les athlètes, médaillés ou pas, nous fassent rêver par leurs performances, leur courage et leur volonté.
Le réveil olympique risque pourtant d’être fort douloureux à la fin de l’été : les restrictions budgétaires se feront toujours plus pesantes sur les agents. Quant à la loi fonction publique, elle viendra détricoter un peu plus la rémunération, le recrutement, la mobilité, l’évaluation professionnelle et le parcours des agents.
Nous aurons eu les Jeux. Aurons-nous encore du pain ?

 

PROPOS INTRODUCTIFS

Monsieur le Président,
Nous avons rédigé une déclaration liminaire dans le cadre de la préparation du présent CSA que nous allons vous lire dans un instant.
Néanmoins, au regard de l’attaque perpétrée contre un fourgon de l’administration pénitentiaire à quelques kilomètres d’ici, nous ne pouvons pas passer sous silence cet évènement dramatique qui met en lumière la violence meurtrière à laquelle sont confrontés les services de l’État en uniforme, dont les agents des douanes.
Vous nous permettrez tout d’abord d’avoir une pensée appuyée pour les agents frappés par cette attaque, pour leurs familles, leurs amis, leurs collègues et pour toute la corporation pénitentiaire.
Nous n’oublions pas que nombre de collègues de la surveillance sont issus de cette administration et sont particulièrement affectés par le modus operandi de cette évasion et par son lourd bilan humain.
Par ailleurs, quelques heures après les faits, l’UNSA Douanes vous a saisi afin d’établir précisément l’information chronologique et horaire des services douaniers de terrain. Eu égard à la dangerosité des malfrats impliqués, une alerte immédiate des collègues situés à proximité aurait dû être donnée par le CODT. Or, mardi, celle-ci semble avoir pris près d’une heure. Sans incriminer qui que ce soit, c’est beaucoup trop ! Il appartient donc à l’administration d’améliorer ce processus.
Enfin, l’UNSA Douanes s’inquiète du climat de plus en plus violent auquel font face les agents en uniforme dans le cadre du narcotrafic. Le grand banditisme n’hésite plus à ouvrir le feu en pleine journée et dans des zones très fréquentées. Tuer ne constitue plus une limite pour récupérer une personne, des marchandises ou de l’argent. Dès lors l’administration ne peut pas se passer d’une réflexion sur le renforcement de la sécurité lors des contrôles, mais aussi sur la sécurisation des locaux et des agents lors de la rédaction des procédures contentieuses ou dans le cadre du stockage des marchandises saisies. La menace s’accroît de jour en jour. L’administration des douanes doit rapidement y faire face. Nous ne pourrions accepter des pertes humaines.