Ce lundi 14 février, la communauté douanière a reçu un courrier du Ministre des Comptes Publics, traitant de la mise en cause des répartitions de compétences entre la douane et la police. Il répond ainsi à la sollicitation de l'UNSA Douanes, émise le 2 février dernier (à lire ici)
(version tract : Conflit Social Douanier)
En réponse à l'UNSA Douanes...
C'est ainsi que nous avons reçu une réponse de la Directrice générale ce lundi matin, qui s’exprimait en ces termes : « J'ai bien pris connaissance des termes de votre courrier en date du 2 février dernier, par lequel vous me faites part de vos préoccupations quant à la répartition des compétences entre la douane, la gendarmerie et la police. Il est important que des réponses soient apportées à ces interrogations, que je sais partagées par de nombreux collègues. », avant de préciser que cette réponse, émanant du Ministre, serait adressée aux agents.
Cette correspondance, qui intervient 2 mois après la présentation du contrat d’objectifs 2022-2025 en Douane, nécessitera une réflexion sur le fond, car on y comprend que la Douane doit jouer en défense dans l’échiquier du gouvernement. Gageons qu'elle puisse apaiser, au moins le temps du conflit social en Douane, l’appétit féroce de nos voisins. Il sera temps alors de se défendre !
Quant à la forme, elle devrait logiquement marquer le point de départ pour un changement de cap de la part de nos dirigeants...
Une étreinte ministérielle ?
Après une longue série de rendez-vous manqués depuis l'épiphanie (Le Havre, La Rochelle, Orly, Bassens, Toulon, Le Perthus etc.), où chaque déplacement de la DG et/ou du ministre dans les services a fait l'objet d'un accueil musclé par les personnels et leurs représentants, c'est à l'occasion de la St-Valentin que M. DUSSOPT s'est enfin décidé à déclarer sa flamme aux gabelous !
Les mots sont forts : « conforter son rôle », « maîtrise de nos frontières », « administration de tout premier plan », « appréciée, reconnue et particulièrement visible », « records historiques » ou encore « services rendus à la Nation ». D'ailleurs, ce même jour, dans une presse régionale, il saluait : « le minutieux travail de l'ombre des douanières et douaniers qui doit être mis en lumière ».
Ne boudons pas ce « plaisir » d'entendre notre plus haut responsable clamer son adoration auprès des personnels d'une administration, pour laquelle il a réduit à peu de choses sa compétence fiscale au nom du « choc de simplification des impôts » il y a 18 mois (sic) !
Un simple flirt ou une volonté réelle de s'engager ?
Il ne faut d'ailleurs pas s'y tromper, car le ton ministériel était bien différent dans les murs de Bercy le 1er décembre 2021 et face à l'intersyndicale douanière, éconduite sans la moindre bienséance dans sa quête d'un accompagnement social douanier.
Pour l'UNSA Douanes, cette attention nouvelle est bien le fruit de la mobilisation grandissante des personnels et elle ne doit pas en rester là. Si le ministre veut sincèrement soutenir les douanières et les douaniers, il est temps à présent de répondre efficacement au préavis de grève lancé le 7 février dernier par l'intersyndicale des douanes.
Depuis octobre 2020 et avant même les premières annonces de la grande démission douanière, nous étions les premiers à réclamer la tenue de négociations dédiées à l'accompagnement social et au régime indemnitaire. Nous avions alors fixé comme préambule : « aucune régression dans l'accompagnement proposé aux agents par rapport aux accords (comparables) de 2015 »
Lundi 14 février 2022 :
Communiqué de l'intersyndicale d'Occitanie - unsadouanes.fr
Des avancées concrètes au bénéfice des agents !
L'UNSA Douanes s'est pleinement inscrite dans la plateforme revendicative commune, publiée le 28 janvier 2022, puisqu'elle a permis d'intégrer les principales attentes que nous exprimons depuis le 16 octobre 2020 :
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un plan d'accompagnement social à la DGDDI, afin d'augmenter le montant des indemnités prévues pour tous les agents restructurés entre 2022 et 2025 ;
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un reclassement possible à la résidence douanière pour ces mêmes personnels ;
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un plan global de revalorisation indemnitaire pour tous les agents de la DGDDI ;
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le renforcement du maillage douanier dans les bassins d'activité, afin de répondre aux objectifs de soutien à l'économie ;
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le positionnement de la Douane comme administration de référence dans la gestion des frontières ;
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le redéploiement du volume d'emplois supprimés par le transfert des taxes fiscales, notamment pour combler les manques conséquents d'effectifs depuis la mise en œuvre du Brexit ;
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la fin du « bornage » de la bonification retraite pour les années de services actifs et la reconnaissance de la pénibilité des heures travaillées de nuit pour les services sédentaires.
Il faut cependant s'assurer d'être entendus pour ne pas connaître un nouveau 1er décembre. Nous appelons toutes les douanières et tous les douaniers qui le peuvent, à participer au rassemblement prévu le 10 mars, à partir de 11h30 à Paris, devant l'Assemblée Nationale.
Pour toutes celles et ceux qui seraient dans l'incapacité de rejoindre la capitale ce jour-là, vous pouvez prendre attache auprès de nos structures locales afin de participer à des actions régionales.