Monsieur le Directeur Interrégional,
Permettez nous tout d’abord de nous étonner d’un constat sémantique : notre entrevue du jour, prévue pour être un Groupe de Travail s’est muée en Réunion d’Information. Ce ne sont que deux mots, mais en soit, cela veut en dire beaucoup.
Beaucoup sur la volonté de l’administration : Le constat initial est acté, la phase d’observation est consommée. Nous voilà maintenant dans la phase d’action. Après tant d’années où nous avons tourné autour du pot sur des sujets périphériques, les documents transmis mettent les pieds dans le plat et nous soumettent collectivement des questions centrales pour l’avenir de la surveillance.
Qui Combattons nous ?
Les mots sont posés : La criminalité organisée. ENFIN. ENFIN, on l’écrit et on l’assume. Depuis si longtemps, la communication a noyé le poisson en se cachant derrière des éléments de langage pour ne pas dire les choses. Les douaniers ,agents des finances, sont au coeur de la lutte contre la criminalité organisée. Et leur ancrage fiscal est un atout pour cette tache titanesque. Il convient d’en
tirer les conséquences en matière de sécurité.
Que faisons-nous ?
Le sujet est gargantuesque, mais là aussi, on constate, que , non, en surveillance, tout le monde ne peut pas TOUT faire. Il faut savoir former les gens de manière conforme aux attentes, et spécialiser certaines fonctions à risque ou techniques. Nous y arrivons, petit à petit. Groupes d’interventions, Procéduriers, chefs d’équipe.
C’est salvateur car il s’agit aussi pour les agents de la surveillance de la possibilité d’avoir des évolutions de métier dans leur carrière. Aujourd’hui, c’est quasiment impossible.
Comment le faisons nous ?
C’est là que la prise de conscience paraît selon nous une des plus cruciale. Évoluer ou devenir obsolète. L’UNSA Douanes et L’Union des Douaniers en Tenue constatent que leurs demandes ont été entendues sur certains points. C’est maintenant que le plus crucial est à mettre en oeuvre, car le diable se niche dans les détails. La mise en oeuvre de l’ambition. Nous serons des interlocuteurs
constructifs, exigeants et disponibles pour avancer sur des sujets structurants pour l’avenir.
Quel est l’objectif poursuivi ?
C’est peut être sur ce domaine que la douane a encore du chemin à faire dans les constats. Car en effet, quel est l’objectif de l’entrave de individus participant à ces réseaux criminels ?
Est-ce la simple interception de marchandises sans se soucier des suites si ce n’est pécuniaires ?
Cela serait bien dommage car nous ne ferions que donner de grands coups d’épée dans l’eau.
Ou bien est-ce la mise à disposition de la justice des mis en cause pour action de démantèlement des réseaux ? Si c’est le cas, nous sommes alors bien isolés dans nos actions et bien trop peu formés en douane administrative à la synergie avec les services judiciaires bien que petit à petit nous avancions sur ces sujets.
La loi douane de 2023 n’est pas une fin, çà ne peut être qu’un début. La réécriture du code des douanes est la clé de voûte de l’écosystème que nous devons construire. C’est un formidable levier d’évolution structurelle, autant qu’un défi collectif d’adaptation .
Monsieur le Directeur, Nous n’allons pas tourner autour du pot. L’ambition présentée est immense. Il faudra probablement passer des écueils, répondre aux inquiétudes autrement que par des décisions verticales, et par dessus tout, arriver à conjuguer les projets administratifs avec les vies personnelles et familiales des agents ,déjà particulièrement impactées en surveillance et plus singulièrement en BSI, sans contrepartie financière, les agents de ces unités étant ceux ayant le régime indemnitaire le
moins favorable.
Monsieur le Directeur, pour que la réussite soit à la hauteur des attentes, il faudra que les moyens suivent les ambitions. Soyez assuré que notre énergie accompagnera toutes les réalisations allant dans la bonne direction.
Pour la délégation Unsa Auvergne Rhône Alpes,