Les Oppositions à Fonctions, les insultes, quel agent de la Surveillance ne les connaît pas dans son action quotidienne ? Personne n'est épargné, piétons comme spécialistes. Les statistiques douanières montrent une évolution exponentielle de ces attitudes mettant en danger l'intégrité des agents des douanes.
Un constat partagé par tous les corps de contrôle
Et c'est surtout une évolution générale, constatée par l'ensemble des corps de contrôle en uniforme : désormais, forcer un contrôle, insulter un agent dépositaire de l'autorité publique ou faire acte de violence face à l'uniforme n'est absolument plus un tabou. C'est ce que font ressortir d'ailleurs les statistiques générales de la délinquance de ces derniers mois. Nous ne sommes pas une exception, comme bien souvent. Les personnes contrôlées ne font pas la différence entre Police, Douanes ou Gendarmerie. Du bleu sur le bord de la route, c'est du bleu. Et le 22 septembre 2020, notre camarade de la BSI de Romans Sur Isère, visé délibérément par le chauffeur d'un véhicule volé lors d'un contrôle routier parfaitement anodin d'une brigade comme tant d'autres, en a fait le triste constat au plus profond de sa chair.
Des apparences laissant à penser que l'administration a saisi la problématique
Suite à la tentative d'homicide, le ministre chargé des douanes, O. Dussopt avait déclaré le 24 septembre 2020: "Dès lors qu'il y aura des comportements attentant à la vie des agents, la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects déposera plainte systématiquement".
Il semblerait cependant que la parole du ministre n'ait pas valeur d'évangile pour nos chers administrateurs, puisqu'en pratique, les oppositions à fonctions font très rarement l'objet d'un dépôt de plainte de l’administration. Il y a quelques mois, nos camarades narbonnais en ont fait la triste expérience. Lors d'une périlleuse poursuite à vue où le chauffeur du véhicule a pris tous les risques, les agents ont sollicité l'obtention de la protection fonctionnelle qui leur a été refusée. La protection fonctionnelle est pourtant un droit pour les agents publics dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions. Or, l'administration a considéré que la personne n'avait pas mis en danger les agents des douanes en se soustrayant au contrôle.
Chacun appréciera le respect témoigné aux agents de la surveillance concernés par cette décision.
Les réseaux sociaux : l'angle mort du respect dû à la fonction ?
Qui n'a pas constaté sur des publications de différents réseaux sociaux, des menaces et insultes à l'encontre des agents des douanes ? On pourrait comprendre que l'administration ne traque pas ces comportements, mais qu'elle mette cependant en place une plainte systématique, lorsque ces faits lui sont révélés, afin que ces "signaux faibles" du non respect dû à la fonction ne se banalisent pas et ne soient pas impunis.
Plusieurs signalements d'insultes ou de menaces envers les douaniers ont été réalisés par les organisations syndicales . La réponse administrative est une douche froide : la doctrine administrative consiste uniquement à signaler ces publications illégales au réseau social pour solliciter, à son bon vouloir, leur suppression. Aucune plainte pour ces faits n'est déposée.
Intolérable manque de courage administratif pour une administration régalienne qui se définit comme la "Police des Marchandises", affirmant "Agir pour Protéger".
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