Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, avait annoncé à plusieurs reprises ne pas vouloir faire « payer la note Covid aux Français par le biais des impôts »
Notre ministre avait-il trouvé une baguette magique pour financer cette crise à coup de Milliards d'euros, ou pensait-il jouer sur les mots ? Car c'est en effet par des taxes et plus précisément les contributions sociales, et non pas des impôts, qu'il mettra à contribution tous les ménages.
Des recettes détournées
La Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES), alimentée par une fraction de la CSG et la CRDS, devait s'arrêtée en 2024. Il fut question dernièrement de la prolonger afin de financer la Dépendance, un enjeux de société majeur dans les années à venir.
Au final, il n'en sera rien et la Dépendance devra se trouver un autre financement. (suppression de jours fériés ?)
L’essentiel de la « dette Covid » en 2020, soit 136 Milliards d'euros, est donc transféré à la CADES. Cette décision du gouvernement, prise en mai 2020 et votée par une loi en août 2020, aura pour effet de faire peser une part conséquente de la dette sur les ménages français.
N'oublions pas qu'une taxe spécifique sur les mutuelles, de 2,6% en 2020, a également été décidée par le gouvernement. L'ensemble des complémentaires santé contribuent au remboursement de la dette soit, là encore, une majeure partie des foyers par le biais de leurs cotisations.
Tous les revenus mis à contribution
Avec le prolongement de la CADES, les prélèvements obligatoires qui la financent sont aussi prolongés : la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) et une fraction de la Contribution sociale généralisée (CSG). Les deux sont payées par les actifs, les retraités et les revenus du capital.
C'est ainsi que la CRDS, au taux de 0,5% (ligne 401501 sur la fiche de paye), qui pouvait s'éteindre en 2024, est prolongée au moins jusqu'en 2033.
Il en sera de même pour une fraction de la CSG établie à 0,6% (lignes 401201/401301 sur la fiche de paye).
Au total, 1,10% de nos revenus auront permis à l'état de financer les aides en lien avec la crise sanitaire.
Des efforts à mettre en perspective...
Lors des prochaines « négociations salariales », la crise sanitaire aura certainement bon dos pour entendre le gouvernement justifier le maintien du gel du point d'indice jusqu'en 2022 (soit 7 années consécutives de disette !)
Il faut pourtant savoir que, selon les dernières statistiques publiées par l'Insee, le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique d'Etat baissait de 1,4% en 2018 par rapport à 2017, inflation prise en compte.
...mais pas pour tous !
Ces mêmes députés, qui bloquent nos salaires (au motif que leur coût est trop lourd pour le budget de l'état, sic) et affectent la dette sur le dos des ménages, n'ont par contre aucune gêne à s'octroyer des augmentations d'indemnités financées par le contribuable !
En juillet 2020, le collège des questeurs de l’Assemblée nationale avait accordé un premier coup de pouce aux élus les plus dépensiers, en revalorisant le crédit d’équipement téléphonique et informatique (CETI) de 10%, soit 1.550 euros. Avant de relancer la mise, avec l’augmentation de 15% de la dotation matérielle des députés (DMD), soit 2.842,50 euros au 1er février 2021. Total de ces augmentations : plus de 2,5 millions d'euros d'autorisation de dépense par année pleine pour les occupants du palais Bourbon.
La faute à la crise !
En effet, confinement et télétravail ont obligé nos chers députés à s'équiper en matériel informatique, se justifient-ils. Ceux d'entre nous, qui ont dû réclamer durant plusieurs semaines la mise à disposition d'un PC portable pour travailler à distance pendant la crise sanitaire, apprécieront cet ordre de priorité.
Mais si on y regarde de plus près, on s'aperçoit que les représentants du peuple rencontraient déjà des difficultés à exercer correctement leur mandat depuis 2017.
Dans le détail, le crédit collaborateur avait d’abord été revalorisé de 10% en 2018 (de 9.618 euros à 10.581 euros par mois). Puis, la dotation d’hébergement a augmenté de 33% (900 à 1.200 euros) en 2019, soit 1.263 euros mensuels par député. Rapportés au nombre de députés, cela fait près de 8,745 millions d'euros par an.
Servir ou se servir de l'Etat ?
D'après la définition donné par le site de l'Assemblée nationale, être député, c’est : exercer un mandat confié par le peuple français au service de l’intérêt général. Un exercice exigeant qui justifie une prise en charge à la hauteur de la tâche, nous en convenons.
Mais d'après les chiffres collectés, c'est également réclamer, chaque année, plus de 19.400€ par député (11,2 millions d'euros par an) pour y « parvenir » , pendant que les serviteurs de l'état que nous sommes, restent soumis à la déflation de nos salaires.
(différents médias ont publiés les informations relatives aux indemnités : un, deux, trois)